Rendre à Saint Maurice l’éclat de la rose !

29 avril 2022Publié par Armel de Sansal
vitrai rose cathédrale Angers
Oeuvre d’art emblématique de la cathédrale Saint Maurice d’Angers,  la grande rose SUD a quitté le transept de l’édifice pour rejoindre l’atelier du vitrailliste Barthe-Bordereau à Saint Léger-de-Linières (49). C’est une opération de restauration de vitraux anciens très sensible qui débute.  » Cette rose nous ramène à l’époque médiévale ! Elle a été réalisée au XVIe siècle. C’est donc une chance et une responsabilité d’assurer une telle restauration« , explique Benoît de Pontbriand, dirigeant de l’atelier. Ses motifs représentent les signes de la fin des temps, tels que décrits dans les manuscrits du XVème siècle. Une iconographie rare dans le domaine du vitrail !

Avant que la rose ne se fane !

Dépose d'un vitrail ancienCette opération, qui s’inscrit dans une campagne ambitieuse (2022-2024) pour la restauration de la cathédrale Saint Maurice (orgues, tribune, toiture de la nef…), s’imposait vu l’état général de la rose. Le réseau de pierres est fracturé par endroits, un tassement du réseau de plomb a été constaté, de même que des manques de verres et la présence généralisée de salissures.
« Nous devons restaurer sans altérer les colorations ni le verre. Cela passe en premier lieu par un nettoyage minutieux à l’eau déminéralisé, au coton et à l’alcool« , précise Benoît de Pontbriand. Les vitraux seront dessertis et une nouvelle mise en plomb sera faite à l’identique, ou presque…

Une expertise poussée

Expertise vitrail ancienEn effet, les spécialistes de Barthe Bordereau ne se limiteront pas à une restauration pure et simple. C’est une opération scientifique, presque médicale qui est prévue. Il s’agit d’établir un état sanitaire général pour disposer d’une cartographie de la rose, qui en recense les points faibles et les différentes pathologies du verre : crevasses, maintient des colorations…
Une critiques d’authenticité sera aussi menée pour déterminer les traces éventuelles (visuelles et structurelles) de restaurations antérieures non conformes à l’intention d’origine. Certains ajouts tardifs sur le réseau de plombs seront ainsi supprimés, pour une meilleure lisibilité de l’oeuvre. Ce travail mobilise bien entendu, autour des vitraillistes, les compétences de l’architecte en chef des Monuments historique Christophe Batard et celles de la Direction Générale des Affaires Culturelles (maître d’ouvrage).
L’achèvement de cette restauration et prévu pour fin septembre 2022.

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